Les     techniques corporelles chinoises et   japonaises sont donc toutes     étayées sur la théorie énergétique de la   circulation d'énergie dans le     corps dans des canaux d'énergie nommés les méridiens.       Tous ces méridiens, canaux non objectivables, tracent une     cartographie   complexe, se croisent, se relient, se suivent les uns les     autres selon   une horloge énergétique bien déterminée. Des points     clefs y sont   disséminés, des zones où se focaliserait l’énergie (des     centres). Ils   ont leurs points d’entrée et de sortie du corps. Cette     notion de   circulation énergétique et cette cartographie du corps sont   à   la base,   en particulier, de l'acupuncture. Ces canaux   énergétiques   sont   abondamment décrits dans la littérature chinoise   et occidentale,   et sont   parfois même vulgarisés dans des revues de   bien-être sous des   formes un   peu "magiques", tel les "points   aspirine" à masser de façon     symptomatique. Les techniques qui en   découlent peuvent être très     diverses allant des arts martiaux, aux   gymnastiques lentes comme le tai     chi chuan, en passant par les   massages et les auto-massages, la     méditation . 
Les techniques utilisées dans le cadre de l'atelier sont essentiellement dérivées des auto-massages de type do-in, shiatsu (japon) ou gi gong (chine).       La connaissance des méridiens n’est pas nécessaire pour une   approche     des auto-massages. Par contre, la philosophie qui les sous   tend est     importante. C’est en quelque sorte une logique de l’énergie   qui permet     de comprendre le déroulement d’une séance type de   techniques chinoises     d'auto-massages ou de massages. Les grandes   étapes de cette logique,     consistent à fluidifier, débloquer   l'énergie, la concentrer et, enfin,     la faire circuler.
Une question se pose d'emblée: faut-il "croire" ou non en l'efficacité d'une telle méthode,       de l'existence de ces fameux méridiens, ou de la justesse d'une   telle     interprétation du corps humain. Ce sont des questions qui   reviennent     souvent chez les patients. Ce n'est pas à nous de   trancher, et surtout     pas en termes  croyance. En tant que   thérapeute, il est fondamental,     même si nous sommes intimement   persuadé(e) de l'efficacité d'une   méthode   ou d'une technique, de ne   pas la présenter comme la seule et   l'unique   voie possible. En effet,   dans le cadre d'une thérapie   corporelle, le   transfert du   patient(te) sur le ou la thérapeute peut   être massif et,   pour aider   le patient à être libre, nos propres choix   ne doivent pas   envahir   nos positions de thérapeute. C'est au patient   d'expérimenter, de     découvrir, de choisir. Il est possible de présenter   la technique comme     l'une des voies possibles, à pratiquer pour   évaluer soi-même son     intérêt. Paradoxalement, une méthode, aussi   formidable soit-elle, ne     permet pas à la personne de trouver en   elle-même les possibilités de     changement et d 'évolution. Parfois   même, une méthode très efficace à     court terme, empêche le patient   d'aller puiser en lui ses   véritables   ressources, surtout si un ou une   thérapeute enthousiaste   ne lui laisse   pas le temps de plonger en lui   ou en elle-même.
                                                                                                                    La       médecine chinoise est une   médecine beaucoup plus   tournée vers   la     prévention que ne l'est la   médecine occidentale, et dans   la   culture     chinoise la psychanalyse   n'a pas eu droit de cité durant   de   longues     années. Nos deux cultures ne relèvent donc pas des mêmes "fantasmes thérapeutiques".           Un psychanalyste, Carl Gustav Jung a tenté, dans différents     livres,     de   jeter un pont entre ces deux lectures du corps et de     l'esprit.   Ce   qui   demeure important, au-delà d'une fascination de     l'exotisme ,   est   de   pouvoir faire du lien: entre deux systèmes de     pensée, le   corps et     l'esprit, la sensation et les images,     etc....Et ce lien   nous est donné     dans la dimension symbolique,     celle qui relie. Ce   travail   d'élaboration   progressive entre une     pratique ancestrale   étrangère et   une théorie   psychanalytique est     le chemin employé par   l'ergothérapeute   pour faire du   lien. Et     c'est probablement cet   effort de mise en lien   qui est garante       d'une certaine efficacité de   ce groupe, au delà de la   dimension       technique en elle-même.