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Action et cognition

Action et cognition Zoom sur Action et cognition


Suivant les personnes il sera possible de repérer si elles sont en situation active ou passive, si elle ont envie de faire ou pas. Cette notion de l’agir, du faire est liée à l’aspect cognitif de notre thérapie.


En effet, pour pouvoir organiser une action il faut pouvoir coordonner intelligence, perceptions, mémoire, gnosies et praxies, au sens cérébral de tous ces termes. Dès que nous faisons quelque chose, nous engageons nos cognitions quelle que soit l'activité proposée. (voir expériences autour des fonctions supérieures dans les fonctions de la médiation )




Évolution en santé mentale
Nous assistons en santé mentale, au développement des TCC (thérapies cognitivo-comportementales) qui mettent en avant l'utilisation des fonctions cognitives et qui se centrent sur des thérapies proches d'une ré-éducation, voir même d'éducation (psycho-éducation sur la connaissance des symptômes) ou de compensations. Lorsque nous travaillons dans une institution où cette orientation prévaut, nous pouvons être amenés à co-animer avec des neuro-psychologues des groupes de remédiation cognitive ou lettre en application, dans des ateliers artisanaux, de jeux cognitifs ou même de vie quotidienne, tous ces développements et intentions cognitives.

Cette orientation cognitivo-comportementale est facilement comprise et utilisée, "à l'état naturel", par les ergothérapeutes car elle semble plus proche de notre dimension de ré-éducateurs. Actuellement, les orientations centrées sur les habiletés relationnelles et les techniques dites de re-médiations cognitives ont le vent en poupe. Chacun pourra y puiser des références selon ses nécessités. Les termes clefs des thérapies cognitivo-comportementales, sont compétences et adaptation, voir même normalisation.

L'un des auteurs référents, en ergothérapie, de cette ligne thérapeutique est Gary Kielhofner (auteur américain). L'accent est mis sur les auto-évaluations du patient et les hétéro-évaluations, sur des objectifs à atteindre, sur le ré-entrainement et la notion d'identité occupationnelle. Ces théories retiennent essentiellement les notions de volonté, de comportement, d'habitudes. Elles proposent des bilans centrés sur les notions d'habiletés, de performances dans les actions, les relations sociales.


Les fonctions cognitives
L'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la notion de connaissance (mémoire, langage, raisonnement, apprentissage, intelligence, résolution de problèmes, prise de décision, perception, attention, etc...) prend le nom de cognition. Cet ensemble de processus cognitifs ou fonctions cognitives se distingue des processus affectifs (processus mentaux liés aux dimensions de construction psychique de soi, aux inter-relations humaines et au fonctionnement intra-psychiques) qui sont l'apanage des différentes formes de psychologie d'orientation psychodynamique (psychanalyse, psychologie clinique conduisant à différents types de psychothérapies). La notion de cognition inclut également, tous les processus "intelligents" (chez les animaux, l'intelligence artificielle, les ordinateurs, etc...)


Les sciences cognitives recouvrent l'ensemble des domaines scientifiques consacrés à l'étude de la cognition (les neurosciences, la psychologie, l'intelligence artificielle, les mathématiques appliquées à la modélisation des fonctions mentales, l'anthropologie, ou la philosophie de l'esprit). Les sciences cognitives sont donc soutenues par une recherche transdisciplinaire. Une vision domine depuis le milieu du XXe siècle, consistant à rassembler sous le terme de cognition, toutes les fonctions de notre esprit qui nous permettent de construire une représentation opératoire de la réalité. Ainsi c'est à partir de nos perceptions que vont ensuite se décliner nos raisonnements (manipulation formelle de symboles) et nos actions. Actuellement, Il ne s'agit plus de tenter d'analyser et de comprendre le tout à partir de la compréhension des différentes parties (décortiquer les différentes cognitions de façon séparée), mais de penser la complexité. D'autres courants de recherche (à partir des années 60) conduisent à penser la cognition comme un système complexe, un phénomène essentiellement dynamique et émergent, en lien avec toutes nos expériences personnelles et toujours uniques.

Les travaux des chercheurs en neurosciences nous permettent donc de mieux comprendre le fonctionnement cérébral, mais il ne faut pas oublier de toujours "remettre" notre cerveau dans notre corps. Les fonctions cognitives vont être sollicitées durant la réalisation d'une activité, qu'elle soit manuelle ou créative, qu'elle propose la réalisation d'un objet concret ou non, qu'elle soit individuelle ou groupale. Dès lors que nous entrons en action, notre cerveau, notre intelligence sont sollicités, mais tout autant notre corps, nos sensations et nos ressentis les plus incarnés. La dimension cognitive de la personne ne se situe pas uniquement dans ses neurones...Le lien entre le corps et l'esprit demeure un questionnement important, centré sur les relations entre activités mentales, cérébrales, corporelles. C'est le fameux problème du clivage ou de lien entre le corps et l'esprit.

Selon Antonio Damasio, dans son livre "L'erreur de Descartes", les émotions font partie des fonctions cognitives car le raisonnement et la prise de décision ne peuvent pas se faire sans les émotions. Les capacités intellectuelles sont également nécessaire pour pouvoir donner du sens à l'action, de comprendre le sens symbolique d'un geste, d'une situation, d'un moment.


Action et cognition
Des études tendent à démontrer que la capacité à pratiquer une activité n'est pas uniquement le résultat des possibilités de notre cerveau, mais que l'activité a un effet retro-actif sur nos neurones. On le savait pour le développement de l'enfant, ou pour les patients qui développent de nouvelles connections cérébrales après un AVC (avec une rééducation précoce), mais d'autres expériences démontrent des effets de l'activité, en tant qu'exercice cognitif, de manière étonnante. Une étude sur les chauffeurs de taxi londoniens, obligés de mémoriser un véritable labyrinthe de rues, montre des modification cérébrales, avec une augmentation de matière grise dans l'hippocampe postérieur. "L'étude montre donc que l'exercice cognitif entraîne des changements physiques dans le cerveau. Cette augmentation pourrait être due à la croissance de nouvelles cellules nerveuses (neurones) ou à une augmentation du nombre de connexions entre les cellules." (voir article). Une confirmation neurologique de l’intérêt d'une pratique d'une activité cognitive régulière...

Le terme cognition peut être utilisé pour désigner les processus les plus élémentaires comme la perception, la motricité ainsi que les émotions, mais aussi les processus de traitement de l'information dits « de haut niveau » tels que le raisonnement, la mémoire, la prise de décision et les fonctions exécutives. Ces dernières sont les fonctions cognitives les plus évoluées. Elles sont nécessaires pour effectuer des activités telles que la planification (ordre des étapes), les capacités d'organisation, l'élaboration de stratégies (établir et atteindre des objectifs). Elles permettent de développer des capacités d'attention, de concentration et sont nécessaires pour la mémoire (se rappeler les détails), et pour gérer le temps et l'espace.

Les fonctions exécutives, amplement et largement utilisées en ergothérapie sont des pistes que nous pouvons explorer, pour déterminer si la personne présente des difficultés dans ce domaine ou pas. 
 Des bilans peuvent être proposés, mais même sans cela, notre observation en milieu "plus naturel" que dans une situation de bilan plus classique, nous permet de repérer aisément des troubles cognitifs. Remarquer si la personne peut suivre ou non des consignes données, un ordre chronologique, des plans, etc…sont autant d’indications d’éventuels troubles cognitifs. Il reste à savoir, selon les institutions, les habitudes de pratique, les demandes, qui pourra proposer bilans ou thérapie. Les neuro-psychologues et certains infirmiers utilisent également ce type d'outils.


En fonction des pathologies
L’intérêt de se centrer sur la dimension cognitive de l’ergothérapie est à moduler en fonction des pathologies et des personnes. De même, si des troubles de mémoire, de perceptions ou praxo-gnosiques existent, il est important de pouvoir en connaitre l’origine. Il existe, en effet, des problèmes neurologiques intriqués aux difficultés psychiques, ou des répercussions liées aux médicaments. %ais même en dehors des troubles des fonctions cognitives, leur apport est important pour permettre le travail de conscience de soi.


     *Des théories récentes sur la schizophrénie mettent en évidence des troubles de l’organisation psychique. Des thérapies comportementalistes mettent l’accent sur cette action potentielle de la volonté, partie du psychisme. Elle permet des retrouvailles avec la possibilité de contrôle sur des éléments de vie quotidienne. Il convient de demeurer vigilant à l’illusion de maîtrise des éléments psychiques inconscients et à ne pas oublier la dimension psychoaffective. En effet, l'indistinction du moi et du non moi, le non sentiment d'identité personnelle peuvent devenir des freins à de telles thérapies centrées sur l'intentionnalité et le vouloir faire. L'apragmatisme peut également mettre un frein très handicapant pour ces personnes souffrant de schizophrénie.

      *La thérapie de personnes présentant des troubles cognitifs peut relever de ces thérapies centrées sur l’acte volontaire : personnes n’ayant que peu de capacité de mentalisation, patients addictés, déficientes mentales, personnes polyhandicapées, personnes âgées. Rééducation des troubles de la mémoire, entraînements praxiques lors de la vie quotidienne en sont des exemples.

      *Les personnes névrosées, anorexiques, dépressives, ne relèvent pas d'une thérapie uniquement centrée sur les cognitions et le comportement,
même si ce sont les fonctions cognitives qui vont aussi permettre l'expression verbale des ressentis, des émotions, des contenus psychiques, dans le sens d'une compréhension intellectuelle, nécessaire à toute compréhension symbolique et introspection.

Il faut tout de même se souvenir, que lorsqu’une personne déprimée ne parvient plus à agir, il ne s’agit pas de la ré-entrainer à faire, mais d’écouter pourquoi elle refuse de faire. S’engager dans une thérapie trop centrée sur la volonté et sur les acquis pratiques, ne favorise pas la conscience de l’origine psychique des troubles.
Mais pour tenter de comprendre son propre fonctionnement psychique en psychothérapie, nécessite un fonctionnement intellectuel minimal pour entrer dans une interrogation sur le sens et la conscience de soi.



Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle de Muriel Launois et n'engagent qu'elle.
Il est possible d'utiliser tout ou partie des élaborations proposées, en citant vos sources.
Merci d'avance d'en respecter l'esprit. (article de 2011)




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