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Analyse et conclusion



ANALYSE ET DISCUSSION

Nourriture émotionnelle
Les différents thérapeutes vont donc devoir, chacun à leur façon, aider les patients à identifier leur fonctionnement psychologique et comportemental, le plus souvent issu d’un apprentissage familial ou de composantes sociétales, qu’il leur faudra pouvoir identifier avant que ce fonctionnement personnel puisse changer. Il est important d’aider la personne à faire le lien entre son histoire pondérale, ses émotions, ses croyances, son histoire personnelle et ses comportements vis-à-vis de la nourriture. (Quillot, Sirveaux, Fouquet, Ziegler, 2019)

Dans les séances proposées par les ergothérapeutes, il s’agit donc de contribuer à ce travail : Permettre à ces personnes en situation de surpoids, de faire du lien entre leurs sensations corporelles, rendues opaques et confuses par la « masse » corporelle, et une expression émotionnelle, souvent remplacée par la nourriture qui vient obturer la parole.

Le groupe d’expression des émotions permet une alternance d’échanges autour des stratégies personnelles et des temps de découverte de médiations expressives. Selon les groupes, le travail sera plutôt centré sur le changement de comportement ou sur une dimension plus introspective, en fonction des besoins et des compétences des patients. La complémentarité de ces deux visions reste nécessaire dans une démarche intégrative holistique qui va, peu à peu, permettre aux patients de gagner une liberté face à l’addiction alimentaire.

Ce groupe est aussi l‘occasion de soutenir la nécessité d’un travail en psychothérapie, demande issue de la psychiatre du service. En effet, si le parcours d’ETP peut mettre en évidence des traumatismes, des états dépressifs, des fragilités psychologiques situées en aval ou en amont de l’obésité, il ne sera pas suffisant pour permettre un travail intrapsychique en profondeur (s’il est nécessaire), sur le manque, la dépendance relationnelle et alimentaire, les intrications familiales, autant de domaines à explorer. Lors de l’évaluation psychologique finale, il est important « d’évaluer si le patient a des capacités d’observance, d’introspection et de changement possible. » (Witkowski, 2019) et le groupe sur les émotions permet une observation de ces items.


Qualité de vie
Dans le cadre de l’ETP, il s’agit d’aider des patients à acquérir des compétences d’auto-soins et d’adaptation (terminologie de l’HAS). Développer une meilleure connaissance et conscience de soi sera la première étape nécessaire. Les deux ateliers proposés par les ergothérapeutes viennent donc s’inscrire dans cette intention de soutenir la motivation intrinsèque de la personne à prendre soin d’elle-même.

Gérard Reach (2015) nous rappelle qu’il est question d’aider le patient à prendre soin de lui-même. « Le défaut de soin de soi a pour cause l’absence d’amour de soi ». Au-delà de la notion d’auto-détermination il est donc question « d’aider le patient à s’aimer » lui-même. De plus, pour ces patients qui ont déjà bien du mal à prendre soin d’eux, vient s’ajouter la peur de la période post-opératoire : peur d’avoir mal, séquelles de l’amaigrissement, excès de peau sur le ventre ou les bras, frustration, changement de mode alimentaire, diminution du plaisir lié à la nourriture, risque opératoire et post-opératoire.

Dans l’atelier « ménager ses articulations » l’ergothérapeute insiste sur le fait qu’il faut continuer à sortir et poursuivre des activités valorisantes. Elle souligne aussi qu’il est important de « s’autoriser un temps pour soi et écouter ce que le corps murmure aux oreilles souvent non attentives ». Dans l’atelier de relaxation, l’accent est mis sur le « care », le fait de se prendre en main, d’écouter tout son corps et de prendre soin de soi pour retrouver une dimension de plaisir qui ne soit pas exclusivement basée sur l’oralité. Ces deux ateliers cherchent tous les deux à favoriser une meilleure qualité de vie dans les soins personnels, d’une façon complémentaire.

Il est à noter que la découverte de différentes techniques corporelles est basée sur l’intention de soutenir la motivation des personnes à s’engager dans un processus de thérapie corporel plus approfondi. En effet, une seule séance de découverte ne suffira pas en termes de vécu de l’image du corps, pour permettre un travail sur la conscience profonde de soi ou sur le vide intérieur, si souvent exprimé, avec l’illusion que la nourriture pourrait le combler. Certaines personnes ont parfois du mal à se reconnaitre sur une photo ou à intégrer leur « nouveau » corps, surtout s’ils n’ont jamais vécu le fait d’être plus minces. Un travail sur le Moi-peau en automassages est particulièrement indiqué pour restaurer le sentiment d’une sécurité interne, parfois recherché dans la cuirasse de graisse. (Anzieu, 1995).


CONCLUSION

Le travail proposé par des ergothérapeutes dans le cadre d’un parcours d’ETP en vue d’une chirurgie bariatrique peut donc se centrer sur l’intention d’aider ces personnes à mieux prendre soin d’elles et à découvrir d’autres stratégies de « gestion » de leurs émotions. Ce travail est situé en amont de la chirurgie bariatrique afin de permettre aux patients de commencer à entamer leurs changements de comportement, avant l’opération. Il est en effet fondamental que ces changements de comportements, vis-à-vis de la nourriture, de l’écoute de leurs corps (protection des articulations, écoute de la faim et de la satiété, plaisir du corps), soit déjà bien ancrée, voire ritualisée avant l’opération. La conscience des différentes façons de vivre leurs émotions et les différentes stratégies qu’ils peuvent employer pour cela, doit également avoir été explorée, conscientisée et transformée, en amont.

Il est clair qu’un travail de poursuite des séances sur l’amélioration de la qualité de vie et sur la conscience de soi gagnerait à être poursuivi pour ancrer les changements possibles. Mais nous avons pu remarquer, durant 5 années de pratique que même dans les groupes proposés après l’opération (relaxation ou émotions), seules trois personnes ont utilisé cette possibilité, l’une n’ayant pas pu participer aux activités avant son opération, les deux autres étant venues accompagner, respectivement son mari et sa cousine.

Cela nous rappelle que dans l’ETP c’est avant tout la personne qui est au c½ur du soin et qui devient actrice si elle en a la motivation intrinsèque ou si nous avons su la susciter... Souvent, seuls les suivis médicaux sont ressentis comme nécessaires. Le vécu d’une sorte de « lune de miel » avec leur nouveau corps incite bon nombre de personnes à cesser le suivi psychothérapeutique qui leur est pourtant souvent fortement indiqué. Il reste à espérer que les outils qui leur ont été proposés en amont de l’hospitalisation auront permis des découvertes suffisantes pour les aider à maintenir le changement acquis grâce à la chirurgie ou à savoir vers quelles thérapies se diriger si nécessaire.



Cet article a été écrit en collaboration par
Mmes Shambert Sylvie et Mme Launois Muriel, ergothérapeutes.
Il est donc leur propriété intellectuelle






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