Source : http://www.ergopsy.com/troubles-bipolaires-a356.html
Troubles bipolaires
UN BREF RAPPEL
Troubles de l'humeur
Les troubles de l'humeur sont la grande catégorie principale, recouvrant les troubles bi-polaires et les syndrômes dépressifs. La caractéristique des troubles de l’humeur est un changement des affects dans le sens d’une dépression ou d’une élation. Le niveau des activités est donc perturbé, la survenue de ces troubles est souvent en relation avec des événements stressants et ils ont une tendance récurrente. Certains troubles de l’humeur persistants ne sont pas traités en psychiatrie, car leurs répercussions sur la vie de la personne demeurent faibles (cyclothymie : fluctuations entre élation et moments bas, dysthymie : tendance à fatigue et sentiment de dépression, anxiété persistante).
Ces troubles recouvrent différentes pathologies :
- d'une part, le syndrome dépressif incluant les épisodes dépressifs, les dépressions récurrentes et les autres troubles dépressifs non spécifiés.
- D'autre part les troubles bi-polaires
Troubles bipolaires (anciens noms : maladie maniaco-dépressive, psychose maniaco-dépressive)
Les troubles bipolaires (ancienne maladie maniaco-dépressive) sont l'une des branches des troubles de l'humeur. Les troubles bi-polaires sont classifiés, dans le DSM4 en 3 types :
- Type 1 : survenue d’au moins un épisode maniaque
- Type 2 : alternance d’hypomanie et dépression
- Type 3 : virage maniaque sous anti-dépresseurs
Il s’agit donc d’une alternance d'états dépressifs voir mélancoliques et d'états maniaques, de façon cyclique, forme bi ou unipolaires. Les accès maniaques peuvent être isolés ou se présenter sous une forme atténuée, nommé hypomanie, avec moins de répercussions socioprofessionnelles et relationnelles. L’aspect dépressif peut se présenter sous différents degrés de gravité et sera traité plus loin. Nous ferons ici , un bref rappel des deux extrêmes : manie et mélancolie. Accès maniaque
- Etat d'excitation avec toujours les mêmes troubles du comportement qui permettent à l'entourage de prévoir la survenue de la rechute (dépenses, extravagances, excès de tous genres, excitation et irritabilité, etc....)
- Troubles: de l'humeur et de la vie instinctuelle (exaltation, euphorie), de l'idéation (accélération psychique, logorhée, coq à l'âne, jeux de mots), de l'activité (hyperactivité) et somatiques (insomnie, inversion rythmes)
- L' évolution spontanée, guérison en 4 à 6 mois . Sous traitement, évolution en 2 mois en moyenne. Une phase dépressive lui succède souvent.
Accès mélancolique (Ou dépression endogène mélancolique)
- Etat de dépression caractérisé par une douleur morale intense et un risque suicidaire important.
- Début: Insomnie et fatigue, puis ruminations anxieuses, sentiment incapacité et dévalorisation, idées ou gestes suicidaires, graves.
- Troubles: Inhibition psychique (ralentissement intellectuel, émoussement affectif) et psycho-motrice, (ralentissement et abouli)e, perturbation des fonctions biologiques (insomnie, anorexie), douleur morale intense (sentiment incapacité, culpabilité et incurabilité, auto-accusations, tristesse profonde), désir de mort
- Évolution: Spontanée vers la guérison en 6 à 7 mois, avec traitement 1 mois en moyenne avec hospitalisation. Différentes formes: Mélancolie simple, agitée, délirante, stuporeuse. Hospitalisation, sismothérapie, chimiothérapie (anti-dépresseur + anxiolytiques)
En psycho-dynamique (Abrégé de psycho-pathologie de J.Bergeret).
- Dans le cas de la mélancolie. La perte de l’objet devient la perte du moi. Ainsi l’ambivalence de sentiments portés à l’objet est reprise à son propre compte, d’où l’alternance de phases dépressives et de phases maniaques, haine et amour alternant envers soi-même.
- Dans le cas de la manie, certaines théories indiquent qu’il s’agit, en fait, d’une lutte contre la chute dépressive mélancolique. L’état maniaque ne serait donc qu’un mécanisme de défense contre la dépression.
Un powerpoint utilisé dans l'enseignement est disponible ici.
EN ERGOTHERAPIE
Pour proposer une thérapie à un patient présentant une syndrome dépressif, nous pouvons nous appuyer sur le fil conducteur qui est commun à toutes nos "prises en charge" et à adapter à chaque pathologie.
- Nous devons ensuite pouvoir proposer un plan d'intervention plan d'intervention intégrant:
- Savoir accueillir une personne et entrer en relation avec elle, pour une thérapie centrée sur la personne
- Trouver un mode de recueil des données nécessaires (bilan , entretien)
- Nous poser la question des objectifs et des processus thérapeutiques (voir objectifs ou processus )
- Savoir gérer une séparation en vue de la sortie d'hospitalisation
- Savoir proposer un accompagnement adéquat en vue de l'autonomie.
Tous ces éléments ne peuvent pas être développés, certains nécessitant la réelle présence de la personne pour pouvoir intégrer les éléments la concernant. Seuls quelques éléments de la constitution d'un dispositif seront repris ici et adaptés à la pathologie concernée, ainsi que les objectifs et les processus qui sont les plus souvent retrouvés. Mais là encore, tant que la personne n'est pas en face de nous pour nous parler de ses objectifs et son projet de vie, tout cela reste artificiel et potentiel.