UN BREF RAPPEL
Aspects cliniques
Anorexie et troubles psychiatriques
- la schizophrénie
- les délires chroniques : idées de persécution.
- la mélancolie : conduite suicidaire, thèmes délirants (d'indignité, de faute ou encore de négation d'organe voire du corps dans le syndrome de COTARD)
- la manie : hyperactivité
- l'hypocondrie : aliments considérés comme nocifs
- les états démentiels, la confusion mentale : perturbations des fonctions intellectuelles
- les états dépressifs : restriction ou hyperphagie
- les états névrotiques : phobie de certains aliments
Anorexie mentale
- Chez la jeune fille : forme la plus typique et aussi la plus fréquente, entre 13 et 18 ans
- Conduite de restriction alimentaire sévère, sans troubles psychiatriques majeurs
- Au départ les symptômes passent inaperçus, voir sont encouragés
- Facteurs de risque
- Facteurs biologiques: Facteurs héréditaires (dispositions génétiques), troubles des neurotransmetteurs.
- Facteurs psychologiques: Fréquence de l'anxiété, dépression, fragilité psychologique, mauvaise estime de soi et volonté d'identification à des modèles
- Facteurs sociaux-culturels et familiaux
- Les principaux symptômes: la triade des 3 A s'installe progressivement
- Anorexie qui se majore (restriction à refus de l'alimentation quasi-total)
- Amaigrissement variable, jusqu'à 1/3 du poids
- Aménorrhée, le plus souvent secondaire
- Quelques éléments déclencheurs
- déception scolaire
- déception sentimentale
- deuil
- régime amaigrissant
- Phase d'état
- Conflits patiente / entourage majeurs
- Tyrannie alimentaire de la jeune fille
- Surveillance parentale
- Restrictives ou « vomisseuses » avec épisodes de boulimie cachées et très culpabilisés
- hyperactivité
- somatique : constipation, maladie des laxatifs (avec hypokaliémie), atteinte de la peau et des phanères (ongles et cheveux), hyperpilosité
- bilan biologique d'abord peu perturbé, peut s'aggraver
- fonctions endocriniennes normales pendant un long moment, sauf formes plus graves cachexiques (dysfonctionnement hormonal, hypothermie, hypotension artérielle avec bradycardie)
Aspect psycho-dynamique
- Les images parentales sont floues et indifférenciées, avec une prédominance d'une image maternelle omnipotente et asexuée, l'image paternelle, souvent insuffisante ( dans la réalité ou dans le fantasme)
- Mère et fille sont dans des rôles immuables sur un plan fantasmatique. La relation à l'objet interne mère est marquée par un refus ou une impossibilité de s'identifier à une femme adulte sexuée. Accepter la féminité, c’est ressembler à la mère et lui « voler » sa place, qu’elle seule peut occuper dans l’esprit de la jeune fille. Elle refuse donc la féminité, la promesse de maternité, le corps de femme. « N’est anorexique que l’enfant qui n’a pas, dans sa première enfance, été investie par sa mère comme future femme c’est-à-dire dont la mère n’arrivait pas à se représenter sa fille comme une future femme et pas seulement comme une enfant. » Pascal Coudert
- Le père ne s’interpose pas dans le couple mère-file, garantissant par sa loi et l’autorité de son désir, une coupure indispensable à la future réalisation de l’enfant
- Le corps perdu
- l’anorexie est une incapacité à accepter et à intégrer les transformations de la puberté autant qu’à assumer sa féminité. Il y a une incapacité à intégrer les transformations physiques et affectives de la puberté, or il faut pouvoir désinvestir désinvestir le corps enfantin de la libido narcissique pour investir un corps d’adulte, considéré comme lui appartenant.
- Le corps est déshabité, vécu comme un ennemi, avec le souhait d'être une pensée désincarnée, sans corps
- Trouble quasi délirant de la perception de l’image du corps , Méconnaissance ou déni de la gravité de la maigreur, altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps
- Fantasme d'immortalité et défi à la mort, puisqu'elles maitrisent la pulsion de conservation
- négation des dimensions sensorielles, charnelles, émotionnelles, imaginaires
- refus de se laisser aller, refus du plaisir
- perfectionnisme, notions de contrôle et de maîtrise de soi et d’autrui
- Ne pas manger
- Le refus de manger, le refus de l’oralité est une façon de refuser les transformations liées à la puberté et à la nourriture et une façon de refuser la mère
- Il s’agit donc d’un meurtre symbolique, le meurtre de la mère imaginaire à qui elle est indissociablement liée
- C’est comme essayer de faire le vide, créer un trou, de détruire le corps pour que l’esprit soit libéré. Mais au bout c’est la mort, car détruire la mère en soi c’est se détruire soi-même.
- Elle mange "du rien ". C’est une destruction qui découle de la dévoration.
Powerpoint résumé pathologie (Cours S4).