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Accueil » Et le mandala ??? » Sens du mandala

Et le mandala dans tout çà?

Et  le mandala dans tout çà? Zoom sur Et  le mandala dans tout çà?
 
Que vient donc faire le mandala en psychiatrie???

Sait-on seulement d'où nous viennent ces dessins qui fleurissent si facilement dans les services de psychiatrie, dans les écoles ou même dans les carnets dits "d'art-thérapie"?

S'agit-il de lieux de projection personnelle? D'espaces contenants? De structures géométriques organisatrices? De formes rondes maternelles et rassurantes?

Quel sens peut-on donner à cette présence si fréquente dans des services de santé mentale?



Aux origines
Le mandala d'origine bouddhique, est un support de méditation en trois dimensions. Il est le plus souvent représenté en deux dimensions et ce sont des ½uvres d'art d'une grande complexité. L'utilisation en méditation nécessite que le méditant se projette dans le mandala, chaque détail du mandala ayant un sens. Il existe des mandalas en deux dimensions réalisés avec du sable coloré (voir ci-contre) lors de rituels élaborés. Ces mandalas sont ensuite détruits pour symboliser l'impermanence , le fait que notre existence est éphémère.

Une définition trouvée sur un site nommé "esprit spiritualité métaphysique"
"Le mot « Mandala » est un mot sanskrit qui signifie « cercle, centre, unité, totalité. » Littéralement, il s’agit d’une forme géométrique, un carré ou un cercle, abstrait et statique, ou une image vivante formée d’objets et/ ou d’êtres. C’est un diagramme cosmique qui nous rappelle notre lien avec l’infini." 

Nous voici donc face à une image liée à la spiritualité et à notre lien avec l'infini qui s'est glissée par ici, l'air de rien...


Carl Gustav Jung
Carl Gustav Jung est un médecin psychiatre suisse. Il est le fondateur de la psychologie des profondeurs. Il a été l'un des premiers disciples de Freud , mais il se sont séparés pour divergence d'opinions: Freud parlait de 3 niveaux (conscient, pré-conscient et inconscient) alors que Jung parlait lui d'inconscient personnel et collectif. Considéré par Freud comme quasiment "sulfureux" car il s'intéressait à d'étranges domaines qu'il tentait de relier entre eux...(voir Powerpoint sur quelques notions)

Il a été un pionnier de la psychologie des profondeurs en soulignant le lien existant entre la structure de la psyché (c'est-à-dire l'« âme », dans le vocabulaire jungien) et ses productions et manifestations culturelles. On lui doit aussi les notions "d'archétype" (sorte de structure psychiques internes qui nous relient à de grands symboles tels que l'ombre, l'anima, l'animus), "d'individuation" (devenir soi-même et intégrer ses différentes facettes aussi bien positives que désagréables), d'imagination active" et de "synchronicité" (coïncidences significatives entre deux éléments qui prennent sens pour une personne)...

Il mêlait aussi à la cure analytique des notions d'alchimie, évoquant la métaphore de passages par différentes étapes dans une vie, tout comme les étapes de l'alchimie: l’½uvre au noir, l’½uvre au blanc et l’½uvre au rouge, permettant d'arriver à la pierre philosophale en alchimie, devenant le symbole de la réalisation de soi. Il fait des liens avec l'anthropologie, l'étude des rêves, les symboles de la religion , la mythologie, développant une pensée riche autour des différents symboles qui traversent les différentes cultures, cherchant à appréhender la réalité de l'âme.

Il travaille ainsi sur le Mandala, qu'il retrouve aussi bien dans des cultures, des religions, que dans les rêves de ses patients, rêves toujours liés à des moments très particuliers et fondateurs pour la personne. Et il en fait un symbole de la totalité, du sentiment du centre de l'être, du c½ur de soi-même. Voici comment il en parle: « Dans de tels cas, il est facile de voir comment le motif imposé par une image circulaire de ce type compense le désordre de l’état psychique, notamment par la construction d’un point central auquel tout est relié, ou une disposition concentrique de la multiplicité désordonnée et des éléments contradictoires et inconciliables. Il s’agit évidemment d’une tentative d’auto guérison, dictée par la Nature, qui ne provient d’une réflexion consciente mais plutôt d’une impulsion instinctive. »

Nous voici donc face à une image de réalisation de soi, innée, instinctive, qui se glisse, elle-aussi, discrètement dans de mignons coloriages qui font tenir un peu tranquilles les enfants ou les angoissés...


Une proposition thérapeutique
Toutes ces origines spirituelles, symboliques, qui donnaient un certain sens au Mandala ont disparu de l'avant de la scène, pour devenir...un dessin à colorier! Toutefois, le mandala n'est pas que cela, il n'y a qu'à voir le nombre d'adultes qui en réalisent, en indiquant que cela les calme, les apaise, les aide à se vider la tête ou à se sentir mieux. Mais que se joue t'il au-delà de ce sentiment de contrôler, d'organiser, de remplir quelque chose?

La réalisation de mandalas va permettre entre autre chose, aux patients de se concentrer, se re-centrer, d'entrer dans une dimension de contenance psychique. Il ne s'agit pas de méditer sur le sens symbolique des éléments constitutifs, mais plutôt de permettre à l'esprit d'entrer dans une structure organisatrice, construite et contenante. C'est D.Anzieu qui nous parle le mieux de cette notion de fonction contenante et de son intérêt pour la personne.

Le mandala inscrit un cercle de distinction entre le dedans et le dehors. (voir article dedans-dehors). Cette distinction entre dedans et dehors vient faire écho à l'espace intermédiaire de Winncott, cet espace qui permet de relier le dedans et le dehors. Il est à noter que même si nous ne sommes pas dans le cadre d'activités expressives libres favorisant la projection d'éléments intra-psychiques, au sens d'une représentation, la projection a toujours lieu. Que projettent les personnes dans un mandala? Que reçoivent-elles en retour de ce cercle rassurant, rythmé et bien organisé? Un moment de l'histoire de Samba peut nous éclairer.



Samba ou le dehors qui va dedans…..
Ces notions de projection et d'introjection vont nous être illustrées par un bref éclairage sur l'histoire de Samba, un jeune patient psychotique, sorti d'une peine de détention pour hold up. Il est hospitalisé en secteur fermé dans le service de psychiatrie et il est très difficile d'entrer en relation avec lui du fait de sa schizophrénie, de son repli sur lui et de sa méfiance.

Un espace de détente est proposé par une ergothérapeute, deux fois par semaine, dans ce secteur. C'est un cadre souple et ouvert, y compris la porte, tolérant les divagations des personnes en chaos psychotique, tout en assurant un sentiment de continuité par la présence de l'ergothérapeute, l'installation toujours identique de l'espace, les horaires réguliers et par la musique, utilisée en un fond sonore contenant. Du matériel de dessin est laissé dans l'espace, qui reste ouvert en dehors de la présence de l'ergothérapeute. Des mandalas, dessins géométriques en cercle, très structurés, (de type rosace avec des motifs pré-dessinés et des rythmes réguliers, répétitifs) sont également proposés.

Lors d'une séance, Samba parle des mandalas: "Cela me fait du bien et quand je dessine, je vais dedans". La dimension de la projection est intuitivement perçue par Samba qui peut la nommer, mais qui la vit en tout ou rien. Il ne projette pas des éléments intra-psychiques et reconnus comme tels, il se projette lui-même, sans distinction.

Les mandalas de Samba sont chaotiques, flous, brouillés, coloriés de façon asymétrique, inachevés et dispersés dans la salle, sa chambre et d'autres lieux. Pourtant, progressivement, il semble distinguer l'existence des traits et cesser de mélanger le dedans et le dehors du dessin. Il semble aussi distinguer mieux le rythme induit par le mandala et mieux respecter la structure.

L'un de ses dessins (ci-dessous) amène une autre constatation. Dans son discours, il parle d'aller dans le mandala, mais lorsque l'on voit son dessin où c'est le corps du personnage qui est étayé, représenté par un mandala, on peut se demander si ce n'est pas plutôt la structure du mandala qui est venue, au-dedans, organiser "quelque chose", amener un rythme, poser des éléments de stabilité. C'est la notion de l'introjection.

L'intérêt de l'utilisation des mandalas continue de se confirmer, tant auprès des personnes psychotiques qui se sentent contenues, organisées, cadrées, que par d'autres personnes qui décrivent que de telles structures les rassurent, les aident, leur permettent d'oublier leurs soucis pour un temps. Les mandalas s'offrent donc comme des structures contenantes, organisées, pouvant être introjectées au-dedans de la personne.

Toutefois, ce n'est pas de façon magique que cette introjection peut avoir lieu, mais dans le cadre d'une relation thérapeutique, où le mandala est donné comme nourriture métaphorique et vient s'inscrire comme tiers dans la relation. Il ne suffira donc pas de laisser trainer des mandalas dans un service pour espérer avoir une influence thérapeutique...mais force est de constater qu'ils trainent toujours quelque part dans un coin...




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